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NUCLEAR FREE SEAS FLOTILLA
Flottille Atlantique contre le nucléaire

Journal de bord de l'AKELA

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Procès d'Eugène Riguidel : Quand l'Etat criminalise ses citoyens pour protéger son industrie nucléaire
mar 30 novembre 2004 - FRANCE/Cherbourg - Aujourd'hui, le navigateur Eugène Riguidel est convoqué devant le tribunal de Cherbourg pour avoir pénétré le 3 octobre dernier, dans la zone militaire du port à bord de La Rieuse , petit voilier sans moteur. Il est accusé de "faits qualifiés constituant un délit contre les intérêts fondamentaux de la Nation" et encourt une peine de prison d'un an ainsi qu'une amende de 15 000 euros. Le navigateur a reçu le soutien de nombreuses organisations présentes sur place, comme le Réseau Sortir du Nucléaire, la Confédération Paysanne, les Faucheurs volontaires, les Verts représentés par le secrétaire national Gilles Lemaire, et bien sûr, Greenpeace.

Cette action pacifique de protestation s'était déroulée dans le cadre de la campagne contre le transport de 140 kilos de plutonium américain à destination de l'usine de Cadarache. A cette occasion, de nombreux marins, simples citoyens amoureux de la mer et de son environnement, avaient constitué la Flottille pour la paix et contre le nucléaire, qui à l'origine, sous le nom de "Nuclear Free Seas Flotilla", avait été créée pour , manifester contre les essais nucléaires français dans le Pacifique. Une dizaine de bateaux composant cette flottille étaient présents à Cherbourg pour protester contre ce transport. Jonathan Castle, le commandant historique du Rainbow Warrior coulé à Auckland il y aura 20 ans l'année prochaine par les services secret français, et Pernilla Svenberg, militante Suédoise, était aussi présents sur La Rieuse et sont également poursuivis.

"Pour avoir attiré l'attention sur les risques d'un transport équivalent à des dizaines de bombes nucléaires à travers la planète, Eugène Riguidel est aujourd'hui accusé d'être l'ennemi de la Nation !" dénonce Frédéric Marillier, chargé de Campagne nucléaire à Greenpeace France. "Riguidel un grand criminel et le plutonium un bienfait pour l'humanité, voici le monde tel que le conçoit Areva. Nous espérons que la justice fera la part des choses et rétablira la réalité : c'est l'industrie du plutonium qui menace les intérêts fondamentaux de la planète, de la paix et de la démocratie" .

Le transport de plutonium arrivé cet automne en France fait partie d'un vaste programme de développement de l'industrie du plutonium. Dans le cadre d'accords de désarmement entre la Russie et les Etats-Unis, l'industrie française a réussi à imposer sa technologie, à savoir utiliser le plutonium militaire en surplus pour fabriquer du combustible MOX (mélange de plutonium et d'uranium). Cependant, d'autres solutions techniques moins dangereuses et moins onéreuses existent et notamment l'immobilisation du plutonium dans des déchets hautement radioactifs. La préférence affichée par Areva engendrerait le développement d'une industrie du plutonium aux Etats-Unis et en Russie, avec notamment la construction dans chaque pays d'usine de MOX, copie conforme de l'usine Cogema de Melox à Marcoule (Gard). La contribution russe à ce projet serait financée par les pays du G8.

"Sous couvert de désarmement, l'industrie cherche à amorcer la pompe à plutonium au niveau international" explique Yannick Rousselet, chargé de campagne Nucléaire à Greenpeace France. "A moyen terme, ceci se traduira par plus de plutonium produit, plus de plutonium en circulation, donc plus de risques de prolifération. Le projet "Mox for Peace" d'Areva n'est qu'une vaste hypocrisie et va à l'encontre d'une planète en paix".

Le MOX fabriqué à Cadarache (Bouches du Rhône), et à Marcoule (Gard). repartira vers les Etats-Unis en début d'année prochaine. Sur le site américain de Savannah River où est prévu la construction de l'usine de MOX, les Etats-Unis projettent de construire une nouvelle usine de fabrication de têtes nucléaires. Le site d'accueil prévu en Russie à Tomsk produira chaque année, entre 1 et 2 tonnes de plutonium à des fins militaires.


Remise du pavillon de la flottille à Noël Mamère, maire de Bègles. Le pavillon est remis par un membre de la flottille, présent à Cherbourg, originaire de Bègles François Golpe, et Gwen Schneider membre de l'équipage de l'Akela et activiste
Greenpeace.

Message de soutien de Francis Joyon :
"Il est temps d'avoir le courage de dire NON à l'énergie nucléaire, trop dangereuse. D'autant plus que l'utilisation des énergies renouvelables a bien progressé : éoliennes et panneaux solaires permettent aux voiliers de faire le tour du monde en toute autonomie et ce n'est qu'une question de volonté pour que nous puissions en faire autant en France avec l'éventail d'énergies non-polluantes disponibles."


La Flottille contre le nucléaire - Nuclear Free Seas Flotilla - est constituée du regroupement volontaire et international de marins conscients des risques que représentent, pour toute forme de vie sur la planète, les essais nucléaires, le transport et l'utilisation des combustibles nucléaires, les déchets nucléaires et tout particulièrement l'industrie du plutonium, source de graves contaminations de l'environnement et créant un grand risque de prolifération nucléaire. Notre engagement a pour but de sensibiliser et informer les populations à travers le monde sur ces dangers.

Il existe aujourd'hui un véritable historique de marins ayant pris la mer avec leurs bateaux pour la protection de leur environnement ; l'un des exemples les plus récents est la flottille de bateaux en partance des côtes du Pacifique pour se lancer dans l'océan et protester afin de mettre fin aux essais nucléaires français dans l'atoll de Mururoa. L'intervention systématique et pacifique de la flottille d'année en année, a finalement débouché sur l'arrêt des essais nucléaires en 1995.

En Nouvelle-Zélande, l'Escadron de la Paix (the Peace Squadron), principalement constitué de petits bateaux locaux, a pris la mer à plusieurs reprises pour protester contre l'arrivée, dans leurs ports, de bateaux chargés de matières nucléaires ou alimentés par celles-ci et c'est en grande partie grâce à eux, que la Nouvelle-Zélande est aujourd'hui sortie du nucléaire.

En 2001, une flottille de 7 bateaux à voiles au départ de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande a embarqué en mer de Tasmanie pour protester pacifiquement contre le transport de combustible de plutonium MOX dans leurs eaux territoriales. Le but était alors de faire la lumière sur ces bateaux de la mort, et d'informer et faire prendre conscience à la population que 80 de ces transports maritimes sont prévus au cours des 10 prochaines années.

Cette protestation en mer a permis de renforcer la détermination de la population japonaise riveraine de la première centrale nucléaire projetant de charger du combustible plutonium MOX. Grâce à la mise en place d'un referendum, les Japonais ont réussi à bloquer le chargement de MOX. Depuis et jusqu'à ce jour, aucun signe de plutonium MOX au Japon.

En juin 2002, un nouveau transport de combustible à base de plutonium traverse l'océan Pacifique. Il s'agit cette fois de combustible MOX défectueux renvoyé au Royaume-Uni par le Japon. Une flottille composée de onze bateaux venus d'Australie, du Vanuatu et de Nouvelle-Zélande a mis les voiles pour la mer de Tasmanie. Les 2 bateaux longs de 100 mètres, transportant du plutonium, ont été bloqués par la flottille et ont attendus le milieu de la nuit pour se faufiler au beau milieu de la ligne formée par les bateaux de la flottille. Que peuvent avoir à cacher ces bateaux, au point de ne pas vouloir exposer leurs cargaisons à la lumière du jour et attendre la nuit pour continuer leur route ?

Dans le même temps, une flottille de cinq bateaux attendait au large du Cap Horn dans l'hypothèse où le bateau choisirait cet itinéraire plutôt que d'emprunter le Cap de Bonne Espérance.

Une flottille irlandaise contre les transports de matières nucléaires, composée par des personnes soucieuses et concernées par les transports nucléaires - et notamment le fonctionnement du site nucléaire de Sellafield à Cumbria, au Royaume-Uni -, a protesté pacifiquement et légalement contre les transports de plutonium MOX défectueux lors de leur arrivée en mer d'Irlande.

Aujourd'hui, un nouveau transport maritime de 150 kilogrammes de plutonium pur de qualité militaire est prévu. Cette fois, le transport se fera au départ de Charleston, en Caroline du Sud, aux Etats-Unis, en direction de Cherbourg. Dans ce contexte, une Flottille Atlantique contre le nucléaire – Atlantic Nuclear Free Flotilla – est en cours de constitution tant en France qu'aux Etats-Unis pour protester pacifiquement contre ce transport de plutonium.

 

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